Isoler une maison ancienne par l’extérieur : les pièges à éviter

Date de publication le 17/09/2024.

Si vous cherchez à isoler une maison ancienne par l’extérieur, attention à bien vous renseigner avant de réaliser le moindre chantier. Et pour cause, si votre bien a été construit avant 1948, il a très certainement besoin d’une isolation extérieure bien spécifique. M-Habitat vous explique tout ce qu’il faut savoir pour réussir l’isolation thermique par l’extérieur d’une bâtisse ancienne.

Pourquoi isoler une ancienne maison par l’extérieur ?

Quand on parle de « maison ancienne », ou encore de « bâti ancien », on évoque en réalité les biens immobiliers construits à partir de méthodes anciennes.

On s’accorde pour dire qu’une maison ancienne est généralement construire avant 1948, avec des techniques telles que le torchis, la brique ou encore le colombage.

Or, il est évident que les biens immobiliers anciens ne correspondent plus aux standards actuels d’isolation et de performances énergétiques.

Si vous cherchez par exemple à améliorer considérablement l’isolation d’une bâtisse ancienne, il paraît utile d’investir dans une ITE (isolation thermique par l’extérieur). L’ITE permet en effet de créer une couche isolante continue tout autour de la maison, sans avoir aucun impact sur l’aménagement intérieur.

À travers un tel chantier, vous allez en premier lieu faire poser une couche d’isolants sur la façade, puis protéger l’isolant grâce à un enduit extérieur.

En revanche, il convient de rappeler que les maisons anciennes n’ont pas forcément été conçues pour être isolées par l’extérieur. Pour éviter les désordres, mieux vaut vous assurer d’adopter des matériaux et techniques adaptés.

ITE sur maison ancienne : les pièges à éviter

Pour vous garantir une isolation extérieure réussie sur une bâtisse ancienne, il est essentiel de bien comprendre les pièges à éviter.

Avant de réaliser une ITE sur votre logement, prenez donc le temps de bien vous renseigner sur le sujet, grâce à nos conseils d’experts (sources : DSD Rénov).

Choisir des matériaux inadaptés

Le premier piège à éviter concerne le choix des matériaux. L’erreur classique est d’utiliser des matériaux modernes, souvent incompatibles avec les caractéristiques d’un bâtiment ancien.

Il est impératif de faire bien attention à votre choix de matériaux :

  • Matériaux non respirants : les maisons anciennes sont construites avec des matériaux traditionnels, comme la pierre ou la brique, qui ont la particularité d’être respirants. Cela signifie qu’ils permettent à l’humidité de circuler. En utilisant des matériaux isolants modernes non respirants, par exemple les isolants synthétiques ou les enduits au ciment, vous risquez de piéger l’humidité à l’intérieur des murs. Cela se traduira par de la condensation en intérieur, ou par l’aggravation de remontées capillaires préexistantes.
  • Mauvaise compatibilité avec le bâti existant : l’isolation par l’extérieur doit aussi prendre en compte la compatibilité entre les matériaux utilisés et ceux présents dans la structure d’origine. Un matériau isolant inadapté peut entraîner des fissures, un décollement de l’enduit ou même des problèmes structurels. Il est donc essentiel de choisir des solutions qui respectent la nature des murs existants, et s’accordent bien avec ces derniers.

Sur une bâtisse ancienne, qu’elle soit en briques ou en pierre, optez pour des isolants perspirant (par exemple la laine de roche, la laine de chanvre ou la fibre de bois) et pour des enduits traditionnels à la chaux.

Bannissez au contraire les isolants non respirants, comme le polystyrène expansé.

Négliger la ventilation

Le deuxième piège majeur à éviter est la négligence de la ventilation.

Une maison ancienne possède souvent des systèmes de ventilation naturelle, ne serait-ce que grâce à la perspirance des matériaux.

Lorsque l’on isole par l’extérieur, ces systèmes peuvent être obstrués, entraînant des problèmes d’humidité et d’aération.

L’ajout d’une isolation extérieure nécessite souvent la mise en place de solutions de ventilation modernes, telles que des grilles ou des conduits d’air, pour garantir une bonne circulation de l’air.

Sans cela, vous risquez de rencontrer des problèmes d’humidité et de condensation, qui peuvent non seulement endommager les murs, mais aussi affecter la qualité de l’air intérieur (avec l’apparition de moisissures, champignons, etc.).

Sous-estimer les contraintes esthétiques et réglementaires

Enfin, dans le cas des maisons anciennes, et plus particulièrement celles classées ou situées dans des zones patrimoniales, il est indispensable de respecter certaines contraintes architecturales et réglementaires :

  • Respecter l’aspect extérieur : une isolation par l’extérieur modifie nécessairement l’apparence de la maison. Si vous habitez dans une région où le bâti ancien est protégé, vous devrez obtenir des autorisations avant d’entamer les travaux. Les autorités locales imposent souvent l’utilisation de matériaux spécifiques ou de techniques traditionnelles pour préserver l’esthétique du patrimoine architectural.
  • S’adapter aux spécificités locales : chaque région possède ses particularités architecturales, qu’il s’agisse de la couleur des enduits, des types de pierres utilisées, ou encore des formes de toiture. Il est donc essentiel de respecter ces spécificités pour garantir une intégration harmonieuse de votre projet dans l’environnement bâti.

Comme pour tout projet de façade, vous allez pouvoir compter sur le Plan Local d’Urbanisme pour connaître vos droits et obligations en matière de modification d’une façade.

En zone protégée, votre projet pourrait nécessiter l’aval d’un ABF (architecte des Bâtiments de France). Il serait alors intéressant de le consulter en amont des demandes de déclaration préalable.

Peut-on toujours isoler une maison ancienne par l’extérieur ?

Pour conclure, on notera tout de même que tous les biens immobiliers anciens ne peuvent pas forcément être isolés par l’extérieur.

S’il est techniquement possible d’isoler tous types de bâtisses, différents critères peuvent rendre une ITE impossible :

  • L’aspect patrimonial : un bien immobilier en zone classée, et plus encore un bien immobilier inscrit ou classé, ne pourront généralement pas être isolés par l’extérieur. Si vous avez une belle façade ancienne (maison à colombages, façade en pierre de taille, etc.), il y a de fortes chances pour que l’ABF refuse tout projet d’ITE. Vous pourriez alors vous rabattre vers la pose d’un enduit isolant extérieur.
  • Le coût : le prix d’une ITE est nettement plus élevé que le coût d’un ravalement. Par ailleurs, isoler par l’extérieur est bien plus cher qu’une isolation thermique intérieure. Si votre budget est serré, il y a peu de chances pour que vous puissiez réaliser une ITE.
  • Les contraintes techniques : enfin, il arrive que l’ITE ne soit tout simplement pas possible, ou difficilement réalisable. Isoler par l’extérieur augmente les surfaces du bâtiment, ce qui peut parfois poser des problèmes sur un bien qui donne sur la rue ou sur une cour déjà très étroite. Mais ce type de cas reste rare.

L’isolation thermique par l’extérieur d’une maison ancienne est un projet qui nécessite une attention particulière aux matériaux utilisés, à la ventilation et aux aspects esthétiques.

En évitant les pièges liés à l’incompatibilité des matériaux, au manque de ventilation et aux contraintes patrimoniales, vous pourrez améliorer le confort thermique de votre maison tout en préservant son intégrité et son charme d’origine.

Si vous avez des doutes, il est conseillé de faire appel à des professionnels spécialisés dans le bâti ancien. Privilégiez alors une entreprise locale, qui sera la mieux à même de vous conseiller et de vous accompagner sur les règlements d’urbanisme.

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