Comment détecter les déperditions de chaleur dans une maison ?

Les déperditions de chaleur ont un impact conséquent sur la facture énergétique, le confort des occupants et les émissions de gaz à effet de serre. L’efficacité énergétique d’un logement peut être améliorée en supprimant ces fuites thermiques. Voici quelques solutions pour vous aider à détecter les déperditions de chaleur dans une maison.

Pourquoi faut-il détecter les déperditions de chaleur dans un logement ?

Les déperditions de chaleur sont responsables :

• D’une augmentation des couts énergétiques annuels due à une consommation excessive alors que vous n’avez pas changé vos habitudes.
• D’un inconfort thermique pour les occupants, c’est-à-dire que malgré la présence d’un chauffage réglé correctement dans chaque pièce, les températures fluctuent sans cesse et ne sont pas confortables.
• De la formation de moisissures ou de condensation dans ces zones froides.
• D’une usure prématurée des équipements de chauffage conséquence d’une utilisation excessive afin d’obtenir une température à peu près correcte.
• D’un impact environnemental à cause de la surconsommation énergétique.
• D’une surconsommation des ressources notamment les énergies non renouvelables.
• D’une baisse de la valeur immobilière du bien : l’efficacité énergétique et le confort sont devenus des critères importants lors d’un achat ou d’une location. Ces informations fournies entre autres par le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) peuvent donner lieu à une négociation du prix si ce dernier est mal classé. Un logement à vendre ayant un DPE F ou G doit systématiquement passer un audit énergétique depuis le 1er avril 2023.

Il est donc nécessaire de les détecter et de les supprimer rapidement pour disposer d’un logement sain, mais aussi pour éviter les dépenses inutiles et faire un geste pour l’environnement.

Comment localiser les déperditions de chaleur dans un logement ?

Les déperditions thermiques se situent principalement au niveau de la toiture avec près de 30 % de pertes. Les murs et le renouvellement de l’air sont chacun à l’origine de 20 % des fuites suivies des fenêtres et portes pour 15 %, des planchers bas pour 10 % et enfin 5 % des fuites de chaleur sont dues aux ponts thermiques.

Diverses méthodes sont possibles pour mettre en évidence les dispersions de chaleur de votre habitation.

1. La facture énergétique : une variation anormale de consommation sur votre facture sans changer vos habitudes indique très certainement un problème d’isolation thermique.
2. L’inspection visuelle : certaines fuites d’air sont visibles à l’œil comme des fissures ou des joints détériorés au niveau des fenêtres et des portes.
3. La mesure de l’épaisseur de l’isolant : Lorsque vous avez accès à l’isolation, mesurez l’épaisseur de celle-ci. Selon le matériau utilisé, l’épaisseur de l’isolant doit être comprise entre 11 et 20 cm pour une isolation élevée des murs, entre 15 et 30 cm pour les combles, entre 6.6 et 13 cm pour les sols.
4. L’audit énergétique : cet examen fait par un professionnel permet d’identifier toutes les zones de fuite de chaleur. Obligatoire pour certaines transactions immobilières, l’audit peut aussi être demandé volontairement afin d’améliorer le confort des occupants du bien.
5. La caméra thermique : elle permet d’identifier les zones mal isolées avec des couleurs allant du bleu au rouge ; le rouge indiquant une fuite thermique. Un thermomètre thermique peut aussi être utilisé mais la caméra thermique fournit des mesures plus précises et pus détaillées.
6. Les tests d’infiltrométrie, de fumée ou de pressurisation : Ces trois tests demandent une certaine expérience et doivent être pratiqués par un professionnel. En effet, si la préparation en amont du test est mal faite, les résultats de ces tests seront erronés.

Comment limiter les déperditions thermiques de votre logement ?

Il vous est possible de palier aux déperditions de chaleur en installant des bandes d’étanchéité sur vos portes et fenêtres. Facile à installer, ces bandes d’étanchéité vont réduire les courants d’air et les ponts thermiques et ainsi améliorer l’efficacité énergétique du logement à moindre cout.

En outre, avant de vous lancer dans des travaux de rénovation énergétique conséquents et couteux, vous pouvez également réparer ou remplacer les joints défectueux de vos fenêtres, portes ou autres ouvertures non étanches.

Si vous avez demandé la réalisation de l’audit énergétique par un professionnel, vous recevrez un rapport mentionnant les éventuels travaux à mettre en œuvre. Ils seront classés par ordre de priorité avec une estimation des couts par poste. Vous êtes libre de les réaliser ou non.

Les travaux d’isolation sont les premiers travaux à envisager. Il pourra vous être conseillé :

• Des travaux d’isolation des murs : L’isolation par l’extérieur (ITE) est le plus efficace car elle supprime une majorité des ponts thermiques contrairement à l’isolation intérieure. De plus, l’ITE évite de perdre de la surface à l’intérieur du bien.
• Des travaux d’isolation de toiture : L’isolation par soufflage sera privilégiée pour des combles perdus. Dans le cas de combles aménagés, il faudra procéder à une isolation des rampants par l’intérieur ou l’extérieur.
• Des travaux d’isolation du sol : Elle sera faite par le dessous si vous possédez une cave, un sous-sol ou un vide sanitaire d’une hauteur minimum de 1m. Dans le cas contraire, l’isolation se fera par le dessus avec la contrainte d’enlever le revêtement actuel.

Si votre isolation ne présente (plus) de problèmes de dissipation de chaleur, les travaux pourront se diriger vers le changement des menuiseries. Et plus particulièrement si votre logement possède encore des fenêtres à simple vitrage. Le coefficient thermique Uw indiqué sur la fenêtre doit être le plus bas possible pour disposer d’une menuiserie bien isolante.

Le changement de la ventilation mécanique contrôlée (VMC) peut aussi être recommandée. Une VMC double flux permet de limiter les courants d’air et donc les pertes de chaleur. Afin de conserver une ventilation efficace, il est conseillé de l’entretenir régulièrement (au moins une fois par an).